CECI n'est pas EXECUTE 4 mai 1885

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4 mai 1885

Alfred de Falloux à Albert de Rességuier

4 mai 1885*

Cher ami,

je viens d’écrire à M. Jardry1 que j’étais enchanté que vous fussiez tous revenus au 10 et j’écris à M. Lavedan combien vous m’avez attendri sur sa souffrance par votre propre attendrissement.

En conséquence, je le supplie de renoncer à écrire ou à dicter lui-même le petit en-tête du Correspondant, mais à le confier, soit à vous que je préférerais à tout autre, soit à M. Boucher2, soit à M. Depeyre3 qui, si la besogne vous ennuie trop, ne refuserait probablement pas un acte de bonté qui profiterait en même temps au Correspondant et au Français. Les Blois4 m’ont quitté ce matin pour retourner à la Roche5, en vous renouvelant, au moment de leur départ, les plus tendres et les plus fidèles souvenirs. J’espère qu’Étienne de Rességuier sera encore chez vous quand j’arriverai à Paris, c’est-à-dire vers le 15 ou 16 mai. Je pense que vous vous souvenez de ce que j’ai répété indiscrètement les conversations de Fernand à Angers.

À vous de tout cœur.

Alfred

 

*Lettre publiée par Gérald Gobbi, Alfred de Falloux et Albert de Rességuier,une amitié dans le siècle. Correspondance 1879-1886, Paris, Société des Écrivains, 2013.

1Secrétaire de Falloux.

2Boucher Auguste (1837-1910), professeur et journaliste. Collaborateur du Journal du Loiret à partir de 1871, il était entré au Français et au Correspondant en 1875. Installé à Paris, il organisa le bureau de presse du comte de Paris. Peu après le décès de son épouse, il épousa, en 1877, la fille de Léon Lavedan.

3Depeyre Octave Victor (1825-1891), avocat et homme politique. Élu député de la Haute-Garonne en 1871, il s'était fait inscrire à la réunion Colbert et aux Réservoirs et avait pris place à droite. Ardent monarchiste, il attaqua à diverses reprises le gouvernement de Thiers et contribua activement à son renversement. Il fut l'un des auteurs du projet de prorogation des pouvoirs du maréchal qui aboutit au septennat voté le 20 novembre 1873. Ministre de la Justice dans le cabinet de Broglie remanié, il prit plusieurs mesures conformes à ses opinions et défendit, contre ses propres amis les légitimistes « le caractère incommutable du vote du 20 novembre, par lequel l'assemblée a entendu placer les pouvoirs du maréchal et leur durée au-dessus de toute contestation. ». Ayant suivi le cabinet de Broglie dans sa chute (21 mai 1875), il reprit sa place à droite et vota pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, pour le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour l'arrêté contre les enterrements civils contre l'amendement Wallon et contre les lois constitutionnelles. Il sera élu au Sénat le 30 janvier 1876. Battu lors du renouvellement triennal du sénat en 1879, il quitta la vie politique.

4Marie Marguerite Augier de Blois, née de Crémiers (1852-1882) et son époux Georges-Aymar de Blois de La Calande, neveu de Falloux.

5Château de La Roche, propriété des Cochin, sur la commune du Coudray-Montceaux (Essonne).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «4 mai 1885», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1885,mis à jour le : 10/08/2023