1872 |
Mai 1872
Albert de Broglie à Alfred de Falloux
[Mai 1872]
Mille remerciements, cher ami, de vos bonnes paroles: il y a certainement depuis lundi une légère amélioration dans notre triste situation. Le pays paraît mieux comprendre le mal dont nous nous plaignons et M. Thiers s'aperçoit qu'il veut nous pousser à bout ; il n'a d'autre ressources que de nous entraîner dans l'abîme avec lui. Mais le ton de fermeté qu'il faut avoir pour profiter de ce retour de fortune, et de conciliation pour n’en pas abuser est bien difficile à mesurer. Priez Dieu de nous soutenir comme il m'a guidé l'autre jour dans cette redoutable épreuve de la tribune1.
Mille tendres amitiés.
Albert
1Revenu à l’Assemblée en mai 1872 A. de Broglie avait prononcé un discours de profonde défiance à l’encontre de la politique d’A. Thiers qui se montrait de plus en plus favorable à l’instauration d’un régime républicain.