1885 |
23 avril 1885
Julie de Chevreuse à Alfred de Falloux
Paris, 203 boulevard Saint-Germain, 23 avril 1885
Monsieur le comte,
Comme vous êtes le tuteur d'André Galitzin mais je tiens à vous envoyer cette lettre et à m'entendre avec vous au sujet de ce qu'il y aurait à faire pour ce jeune homme. J'avais été après la mort de la princesse Galitzin1 m'informer à l'ambassade de ce que deviendrait son fils et j'avais appris avec satisfaction qu'étant à l'école de marine il pourrait être élevé aux frais de l'État.
D'après ce qu'on me mande il serait nécessaire qu'il eut une petite pension point j'avais pensé d'abord écrire directement à Madame Arseniev2 qui paraît si bien disposée pour lui et j'ai pensé ensuite qu'une entente entre vous, la famille de la Roche-Aymon3 et moi serait préférable et que nous ferons tous une bonne œuvre en donnant une petite pension à André qui lui serait servi par le directeur de l'école; et une petite pension à Cornelie qui depuis 4 ans n'avait reçu aucun appointements de sa maîtresse et lui avait abandonné toutes ses économies.
Ayant dû sous ma responsabilité personnelle emprunter 620 mille francs pour payer les dettes de la duchesse de Chaulnes4 je suis bien gênée dans mes finances . Cependant vous pouvez compter sur ma bonne volonté pour faire tout ce qui me sera possible.
Recevez, Monsieur le comte, l'assurance de mes sentiments distingués.
Mes petits-enfants vont très bien et sont très intelligents tous les deux.
1Sa mère Sophie Galitzin, veuve de Paul, duc de Chaulnes (mort en 1881) était décédée en 1883, le jeune André Galitzin (né en 1878) était dés lors orphelin d’où la nécessité de lui trouver un tuteur.
2Voir lettre de Thérèse Vianzone à Falloux du 10 juin 1885.
3La Roche-Aymon, François Marie Paul de (1817-1891), marquis, frère de Stéphanie, épouse du prince Augustin Galitzin.
4Sophie, née Galitzin.