1871 |
Ier septembre 1871
Augustin Galitzin à Alfred de Falloux
Paris 1er septembre [1871]
Je suis bien touché, bien cher ami, de votre souvenir augustinien. Ce genre d'échange est la base, le gage des notre vieille affection.
Je viens de passer 15 jours chez ma sœur à Versailles. Un moment j'ai cru que l'heureuse combinaison d'A1. allait aboutir. Elle a été disloqué par l'ordre du comte de Chambord de voter pour qui que ce soit plutôt que pour son accession. Je crois le dit cousin plus loyal et plus intelligent qu'on ne le suppose. J'ai été bien entendu chez lui et ne lui ai pas mâché ce que je crois être la vérité, la véritable aspiration de ce qui représente honnêtement le pays
Le titre de président lui répugnait souverainement. Cependant il était disposé à faire tout ce qu'on jugerait utile pour le pays à une condition seulement c'est qu'il serait appelé au pouvoir par une majorité compacte.
Aujourd'hui, vous voyez où nous en sommes: c'est une relâche de quelques semaines, quelques jours. J'en profite pour aller retrouver ma pauvre petite famille. J'ai le projet (si l'on peut former un projet!) de les faire rentrer au commencement d'octobre. D'ici là, ne me laissez pas sans nouvelles de Caradeuc. Je vous assure que je suis malheureux de ne pouvoir songer à en faire la connaissance: je suis attaché ici par quelques liens qu'il m'importe de ne pas rompre; je préférerais bien aider Bertou avec lequel je vous prie de partager des amitiés encore plus chaudes que l'atmosphère et ce n'est pas pour dire.
Augustin
1Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897), quatrième fils de Louis-Philippe. Les fusionnistes, Falloux le premier, songent alors au remplacement de Thiers, qui penche de plus en plus en faveur de la République, par le duc d'Aumale, afin de faciliter la restauration monarchique.
