CECI n'est pas EXECUTE 17 octobre 1853

Année 1853 |

17 octobre 1853

Alfred de Falloux à Victor de Persigny

Bourg d'Iré, 17 octobre 1853

Cher ami,

Quoi que vous n'ayez fait que justice à mon amitié en m'associant à votre joie, je ne vous en remercie pas moins vivement. Personne ne sait mieux que moi tout ce qui pèse sur vous et combien il y a de tendre mérite à prélever sur sur temps de préoccupation publique la part des affections et des souvenirs personnels.

Soyez donc bien sûr que je vous tiens compte de toute heureux [sic] de mon côté de vous payer finalement de la même monnaie.

Il arrive, je le vois, cher ami, à votre petite Lyonnette ce qui est arrivé à beaucoup de filles à leur entrée en ce monde, on les reçoit un peu comme une déception mais elles prennent bien vite leur revanche et peut-être dés ma lettre reçue aurez-vous déjà découvert tout ce qu'à de charmes la pensée qu'une mère, qu'on aime tant, va revivre dans une petite image que chaque jour rapprochera du modèle. Je suis sûr aussi que votre chère femme s'unit au désir de compléter bientôt votre bonheur de père et je vous attends tous deux avec plein de confiance dans votre bonne entente à ce sujet au prochain faire-part à pareille époque à l'automne prochain.

Dites bien à votre chère femme, cher ami, combien j'ai emporté de reconnaissance de son sensible et cordial accueil. On peut-être à la fois de nouvelles connaissances et des vieux amis. Elle m'a prouvé tout de suite qu'elle savait cela aussi bien que moi et c'est aussi sur ce pied que ma femme l'abordera et Loyde Lyonnette. Nos liens entre vous et moi sont trop anciens et surtout trop éprouvé désormais pour que tout ce qui est ou vient de nous ne les resserre et ne les complète pas à l'arrivée.
Maintenant soignez bien le gouvernement de cette première convalescence, mettez-vous en garde contre l'imprudence en apparence la plus inquiétante et écoutez mieux les rabâchages sur ce chapitre, on voit trop et j'ai vu par ma propre expérience de cruelles suites pour les moindres oublis de précaution. Prenez ce conseil pour une meilleure manière de vous remercier. continuez à être heureux et à le mériter: baisez bien respectueusement les deux mains de Madame de Persigny pour moi et embrassez tendrement mademoiselle Lyonnette pour Loyde et pour son père. Ma femme qui en est la plus digne de nous trois va fort s'entretenir de vous tous avec votre commune patronne Marie et avec Ste Magdeleine .

Merci encore et à toujours


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «17 octobre 1853», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Année 1852-1870, Second Empire, CORRESPONDANCES, Année 1853,mis à jour le : 17/12/2023