Année 1852 |
25 février 1852
Victor de Persigny à Alfred de Falloux
Paris, 25 février 1852
Cher ami,
Les préoccupations électorales ne m'ont pas permis de répondre plus tôt à votre lettre de 10.
Pour parler franchement ce n'est qu'aujourd'hui que je vois votre lettre au milieu d'une masse de papier que je n'ai pu examiner plus tôt moi-même. Mon secrétaire général avait du reste adressée la demande de votre recommandé au ministère de la guerre et au président. J'ignore encore ce qui a été fait et de la rechercher. Quant à M. d’Andigné1 j'ai en effet l'intention de le proposer au Président pour un poste dans l'administration. J'ai montré au prince une lettre qui lui a fait impression par la noblesse du langage.
Dites-moi, cher ami, comment vous passez votre temps dans votre retraite! Quelles pensées, quels sentiments agitaient votre âme depuis la Grande Catastrophe parlementaire. Je pense bien souvent à vous. Vous êtes à mes yeux placé sur le premier fauteuil de la première galerie de ce [mot illisible] qui applaudit ou qui siffle les pauvres acteurs de la scène politique. Ne sommes nous pas partout sifflés? Nous faites-vous grâce du charivari? Enfin, cher ami, faites donc cesser cette incertitude de mon esprit.
Vous aurez remarqué ce qui se fait en matière électorale. Nous qui n'avons, mon ami, qu'un but.
Si nous ne voulions que le pouvoir nous aurions faire deux choses ; maintenir l'indemnité parlementaire et rendre les fonctions publiques compatibles avec la députation. Nous avons fait le contraire et livrer le Corps législatif aux classes élevées. Nous avons hautement patronné nos candidats mais dans les rangs les plus élevés de la société, dans les grands propriétaires, manufacturiers etc. Nous faisons cette politique de bonnes choses. Nous donnons un gage aux classes élevées et.…
la lettre s'arrête là
1Andigné, Charles Joseph d’ (1807-1878), fonctionnaire. Il sera effectivement nommé préfet de Charente en 1853, poste qu’il occupera jusqu’en 1856.
