CECI n'est pas EXECUTE 7 mai 1851

Année 1851 |

7 mai 1851

Victor de Persigny à Alfred de Falloux

Paris, ce 7 mai 1851

Cher ami,

Je suis honteux de ne pas vous avoir écrit depuis votre dernière lettre mais je n'ai jamais été certain du lieu exact où vous vous trouviez ayant su seulement vos nombreuses pérégrinations. Quoi qu'il en soit je ne veux pas que vous puissiez revenir à Paris avant d'avoir reçu de moi l'expression de ma constante et profonde amitié. Quoi que vous fassiez à votre arrivée à Paris, car vous paraissez devoir être l'arbitre de la situation, vous pouvez être bien certain que mon attachement personnel n'en pourra être ni augmenté ni affaibli. Tous les parties vous attendent avec une vive impatience. J'en éprouve une véritable satisfaction, ce sentiment public prouvant à quelle haute position morale vous vous êtes élevé dans votre pays.

Mon amitié s'en réjouit.

Notre pays est bien malade. Il a bien besoin que des hommes comme vous lui consacrent leur dévouement. Au milieu de la division des partis nous pouvons tous être emportés par l'orage qui gronde. Dieu veuille que nous puissions nous entendre tous, trouver une transaction et sauver notre société.

J'ai été dernièrement victime d'une bien grande perfidie. Jamais je n'aurais cru que les passions politiques puissent permettre la conduite qu'un parti pour ne pas dire un homme considérable vient de tenir à mon égard. Ce symptôme d’immoralité m'a plus effrayé pour la société que toutes les fureurs de la Montagne. Arrivez donc vite vous qui êtes le modèle de l'honneur ; si cette société peut-être sauvée sans violence vous êtes assurément l'un des hommes qui peuvent le plus puissamment concourir à cette œuvre.

Je n'avais pas perdu de vue la demande que vous avez fait en faveur de M. d'Andigné1. Jusqu'ici aucun mouvement sérieux n'a eu lieu dans les finances. Mais l'intention du président est certainement de vous être agréable et bien entendu quelles que puisse être votre attitude politique. 

Veuillez me rappeler au bon souvenir de Madame de Falloux sans oublier mademoiselle Loyde. 

Votre bien dévoué

F. de Perdigny

 

 

1Falloux semble être intervenu auprès de son ami Persigny pour qu’il procure un poste administratif à un membre de la famille d’Andigné dont Falloux est un proche. Il s’agit de Charles-Joseph d’Andigné (1807-1878), fonctionnaire. Il sera effectivement nommé préfet de Charente en 1853, poste qu’il occupera jusqu’en 1856.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «7 mai 1851», correspondance-falloux [En ligne], Seconde République, Années 1848-1851, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1851,mis à jour le : 19/12/2023