CECI n'est pas EXECUTE 3 août 1853

Année 1853 |

3 août 1853

Victor de Persigny à Alfred de Falloux

Paris, 3 août 1853

Mon cher ami,

J'ai appris avec beaucoup de peine ce qui s'est passé à Rennes à votre sujet. Le préfet1 m'écrit qu'il ne s'explique pas comment vous avez pu croire à une surveillance ouverte ou secrète de l'autorité à votre égard. Je m'explique encore bien moins comment on a pu en prendre même l’apparence. Vous n'aurez pas sans doute pensé un seul instant que j'ai pu donner de pareilles instructions. Ce serait bien mal comprendre l'esprit du gouvernement que de faire des actes d'un zèle aussi déplorable. Quoi qu'il en soit je vous très obligé de me faire connaître les circonstances exactes de ce malheureux incident. Je n'ai pas besoin de vous dire que c'est l'ami bien plus que le ministre qui s'adresse à vous. Le ministre repousse toute solidarité dans des mesures attentatoires à la liberté invisible et surtout quand il s'agit de personnes d'un caractère aussi élevé et il est disposé à ne pas les laisser prendre impunément par les agents sous ses ordres: mais l'ami s'en afflige véritablement. Il m'est bien cruel de penser que sous mon administration vous avez pu être l'objet, même en apparence, d'une surveillance vulgaire. Obligez-moi donc je vous prie en me faisant connaître la vérité.

Je vous prie de me rappeler au bon souvenir de Madame de Falloux.

Votre Bien dévoué

F. de Persigny

 

 

 

 

1Emmanuel Combe-Sieyès (1808-1855), préfet de Rennes du 3 juillet 1852 au 13 avril 1855.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «3 août 1853», correspondance-falloux [En ligne], Année 1853, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Année 1852-1870, Second Empire,mis à jour le : 20/12/2023