CECI n'est pas EXECUTE 1854

Année 1854 |

1854

Victor de Persigny à Alfred de Falloux

1854

Cher ami,

Votre bonne et charmante lettre ne m'est parvenue en Suisse qu'après de longues pérégrinations. Mais si elle m'est parvenue tard, elle ne m'a pas été moins précieuse. C'est vous seul avec votre noble intelligence qui avez compris ma situation morale. Aussi votre lettre a-t-elle été pour moi une véritable consolation. Je ne regrette pas du tout le pouvoir ; si j'avais voulu le conserver je l'aurais encore entre mes mains mais dans des conditions de plus en plus pénibles pour un homme attaché à une cause et non pas à des intérêts personnels. Les raisons qui m'ont forcé de me retirer traitent trop aux intérêts du gouvernement pour que je puisse vous les faire connaître et surtout par correspondance. Tout ce que je peux dire c'est que les déceptions présentes ne m'ont pas surpris et il y a longtemps que je ne m'y attendais et que je m'y avais préparé. Ma femme se joint à moi pour vous remercier chaleureusement de votre bonne lettre. Elle me charge de vous faire ses amitiés les plus affectueuses. Je compte rester en Suisse jusqu'à ce que ma femme soit un peu remise de la douleur que lui cause la mort de sa grand-mère qu'elle aimait tendrement. De là j'irai passer quelques semaines dans mon pays, le Forez, et aussitôt que j'aurai trouvé à acheter une petite propriété, je ferai comme vous, je me retirerai tout à fait.

Je finis cette lettre trop courte pour mon amitié parce que je ne veux pas retarder plus longtemps de vous remercier. Mille compliments, je vous prie, à votre femme et embrassez pour moi Mlle loyde.

Votre bien dévoué.

F de Persigny 


 


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «1854», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1854,mis à jour le : 20/12/2023