Année 1858 |
24 août 1858
Victor de Persigny à Alfred de Falloux
Saint-Étienne, ce 24 août 1858
Mon Cher ami,
Le préfet1 que j'ai vu à mon passage à Paris m'a dit qu'il avait pris connaissance de l'affaire que vous recommandez. Il y donne tout ses soins. Il craint que le coupable et la valeur de ces papiers ne le cachent avec soin et s'attend à rencontrer beaucoup de difficultés; mais il m'a promis de la manière la plus vive de mettre à cette affaire tout le zèle et tout le dévouement possible. M. Boitelle est un de mes meilleurs amis. C'est une noble et droite nature et dont l'esprit est à la hauteur du cœur. C'est moi qui ai été assez heureux pour le proposer à l'Empereur comme préfet de police et à le faire agréer. J'espère donc que votre affaire a toutes les chances de succès qu'il est possible tant je suis sur que Monsieur Boitelle y mettra de l'intérêt.
Je suis seul au milieu de réception officielle qu'entraîne un conseil général2. Je suis reçu d'une manière vraiment touchante pour mon cœur. J'ai fait un discours au conseil général qui est le résumé de ma vie politique. Je vous l'adresse à ce titre. En dehors des opinions qui sont exprimées vous prendrez peut-être intérêt à le lire à cause de moi.
À la hâte, cher ami, rappelez-moi au bon souvenir de Madame de Falloux et de Mlle Loyde.
Tout à vous de cœur
F de Persigny
1Symphorien Boitelle (1813-1897), préfet de Paris de 1858 à 1866.
2Persigny est alors président du conseil général de la Loire.
