Année 1855 |
31 mai 1855
Alfred de Falloux à Francisque de Corcelle
Bourg d'Iré, 31 mai 1855
Cher ami,
Albert [de Rességuier] a dû vous répéter déjà de vive voix tous les regrets dont vous vous doutez bien et toutes les nécessités de mon départ qui m'ont interdit même une station, rue d'Anjou1. Vous vous rappelez que c'est d'Orléans et non de mes mains que doit vous venir une copie dont je ne suis pas du reste encore en possession pour mon compte. J'espère que vous aurez été servi avant moi et je le souhaite si vous devez l'expédier pour un voyage plus lointain car, aux désavantages que cette missive aura déjà, il ne faut pas ajouter cela d'un manque d'un d’à-propos trop évident. Quant aux commentaires que vous y joindrez, j'en éprouve une bien vive curiosité ou plutôt un bien légitime et bien profond intérêt. Me trouveriez-vous trop importun si je vous demandais de m'en envoyer une copie? Si ce document avait un développement qui le rendit fatiguant à écrire, je pourrais vous envoyer mon copiste de Paris qui est très éprouvé et très sûr ; cela diminuerait mes remords sans rien enlever à ma reconnaissance, cher ami.
Laissez-moi vous renouveler aussi mes instantes prières de me laisser prendre, à qui que ce soit, copie d'une seule ligne de la lettre de Mgr de Poitiers2. Les communications verbales faites par vous auront, en cela même, une suffisante garantie. Il n'en n'existerait plus aucune du moment ou un autre manuscrit serait hors de vos mains, et je me trouverais exposé aux inconvénients les plus regrettables.
Je vous dois une charmante réponse de M. Cuvillier-Fleury datée de Londres.
Nous voici tous rendus à bon port de notre retraite toute paisible et toute fleurie. Rien n'y manquerait, cher ami, si nous avions la ferme espérance de vous y posséder bientôt.
Alfred
P. S. Mme de Falloux offre de nouveau à Madame de Corcelle tous ses remerciements pour son gracieux accueil et moi mes plus empressés hommages.
1Domicile parisien (8ème arrondissement) de Françisque de Corcelle.
