CECI n'est pas EXECUTE 25 septembre 1854

Année 1854 |

25 septembre 1854

Louis Molé à Alfred de Falloux

Au Marais, 25 septembre 1854

Mon cher ancien collègue, je m'empresse de vous informer que c'est pour le 7 octobre que l’Évêque d'Orléans notre si digne et excellent ami me donne l'espérance de sa venue ici à Champlâtreux, il m'écrit en même temps que Mr de Salvandy, a le projet de se joindre à lui, vous savez que c'est Mr. de Salvandy qui doit lui répondre au grand jour de sa réception académique. Cette réunion doit vous tenter, elle serait une belle occasion de causer de la future élection pendant les dix sept jours que mon état de souffrance vient de me faire passer à Paris, je n'ai vu absolument personne que Mr Cousin l'avant-veille de mon départ ; je l'ai trouvé professant toujours les mêmes sentiments pour votre personne, le même désir de vous voir entrer dans nos rangs, mais singulièrement monté sur la prétendue nécessité de choisir cette fois un pur homme de lettres. Je serais enchanté que vous le rencontrassiez sous mon toit et dans un milieu dont il subira infailliblement l'influence. Il souhaite beaucoup trouver chez moi l'évêque, et a presque pris aussi rendez-vous avec lui. Le 4 octobre mon bien cher collègue, je serai établi vous attendant, vous désirant, vous agissant à tous jours, à toute heure et pour le plus de temps que vous pourrez me donner. Ce qui me parait démontré, c'est que si l'Académie ne vous nomme pas cette fois, elle fera un des plus pauvres et tristes choix qu'elle puisse faire. On lui dit qu'elle est menacée, même comme institution, si elle continue à faire des choix qu'à tort on appelle politique, et cette menace servira de prétexte plus encore que de motif à certaine défection. Je n'ai pas besoin de vous dire que je vous appartient et que vous disposerez souverainement  de mon vote et de mes efforts apurés de ceux sur lesquels je puis quelque chose. Ma fille en vérité prend à vos intérêts avec plus d'ardeur que moi-même. Elle veut que je vous le dise, en attendant qu'elle puisse le faire elle-même à Champlâtreux. Ma santé, si elle n'est bien bonne, est au moins beaucoup moins mauvaise et le plaisir que me fera la réunion du mois d'octobre achèvera de la rétablir. Je reviens à Paris à la fin de cette semaine et ce n'est plus ici qu'il faudra m'adresser.

Croyez bien mon cher collègue à tous les sentiments que vous m'avez inspirés et qui ne finiront qu'avec moi.

Molé.  


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «25 septembre 1854», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, Année 1854, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 14/09/2012