CECI n'est pas EXECUTE 17 octobre 1846

Année 1846 |

17 octobre 1846

Alfred de Falloux à Victor de Persigny

Bourg d'Iré, 17 octobre 1846*

Cher ami,

Quoique vous n'ayez fait que justice à mon amitié en m'associant à votre joie, je ne vous en remercie pas moins vivement : personne ne sait mieux que moi tout ce qui pèse sur vous et combien il y a de tendre mérite à prélever sur tant de préoccupations publiques la part des affections et des souvenirs personnels. Soyez donc bien sûr que je vous tiens compte de tout, heureux de mon côté de vous payer fidèlement de la même monnaie. Il arrive, je le vois, cher ami, à votre petite Lyonnette1 ce qui arrive à beaucoup de filles à leur entrée en ce monde. On les reçoit un peu comme une déception mais elles prennent bien vite leur revanche et peut être, dés ma lettre reçue, aurez vous déjà découvert tout ce qu'a de charme la pensée qu'une mère qu'on aime tant, va revivre dans une petite image que chaque jour rapprochera du modèle ! Je suis sur aussi que votre chère femme s'unit au désir de compléter bientôt votre bonheur de père et je vous attends tous deux, avec pleine confiance dans votre bonne entente à ce sujet, au prochain faire part, à pareille époque l'automne prochain !

Dites bien à votre chère femme, cher ami, combien j'ai <mot illisible>, de reconnaissance de son simple et cordial accueil : on peut être à la fois de nouvelles connaissances et de vieux amis ; elle m'a prouvé tout de suite qu'elle savait cela aussi bien que moi, et c'est aussi sur ce pied que a femme l'abordera, et Loyde, Lyonnette. Nos liens entre vous et moi sont trop anciens et surtout trop éprouvés désormais pour que tout ce qui est nous ou vient de nous, ne les resserre et ne les complète pas à l'avenir.

Maintenez soignez bien le gouvernement de cette première convalescence, mettez-vous en garde contre l'imprudence en apparence la plus insignifiante et écoutez même les râbachages sur ce chapitre. On voit trop, et  j'ai vu par mes propres expériences de cruelles suites pour des moindres oublis de précaution. Prenez ce conseil pour ma meilleure manière de vous remercier. Continuez à être heureux et à le mériter. Baisez bien respectueusement des deux mains de madame de Persigny2 pour moi, et embrassez tendrement Melle Lyonnette pour Loyde et pour son père.

                                     A. de F.

Marie est avec  Ste Magdeleine. Merci encore et à toujours.     A. de F.

*Lettre aux Archives nationales, Fonds Persigny 44 AP

Notes

1Marie Magdeleine Lyonnette Fialin de Persigny (1853-1880), mariée en 1876 à Victor Ignace Philippe Fischer, comte de Chevriers (1850-1915).
2Albine Maria Napoléone Eglé Ney de La Moskowa (1832-1890).

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «17 octobre 1846», correspondance-falloux [En ligne], CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Année 1846, Années 1837-1848, Monarchie de Juillet,mis à jour le : 08/10/2013