1877 |
2 juillet 1877
Alfred de Falloux à Pauline de Castellane
2 juillet 1877
Chère Madame, est-il bien prudent de faire une retraite et de vous mettre au maigre régime des couvents quand vous avez tant besoin de réparer vos forces et de donner satisfaction à votre santé ? Souvenez-vous de cette pensée de Mad. Swetchine: " Il n'y a que les gens qui n'en ont pas besoin qui fassent des retraites."
Veuillez dire à M. l'abbé Couvreux1 que, fidèle au rendez-vous qu'il m'avait donné, je me suis trop hâté de lui écrire à Uriage2. Je le prierais donc de réclamer ma lettre s'il tarde trop à l'aller chercher, afin que les allusions sur mon prochain, toutes réservées qu'elles soient, ne courent pas trop d'aventures. Albert de Rességuier nous a quittés ce matin. Nous ne pouvons nous en plaindre puisque c'est pour rejoindre filles et petits-enfants ; mais c'est un nouveau vide et bien sensible ! Après bien des hésitations, le gouvernement se décide à ne faire des élections pour les conseils généraux qu'après la réélection de la Chambre. Cela me paraît très sage au point de vue de l'ensemble de notre situation, et cela va maintenir du même coup le statu quo dans le Cantal3. Nous nous réjouissons bien vivement des nouvelles de Cambo4. M. de Bennetot5 a écrit directement à Jean, il y a peu de jours, et nous attendons avec impatience la réponse. Soignez vous ! Soignez vous, chère Madame, en vous répétant sans cesse que c'est surtout soigner les autres.