CECI n'est pas EXECUTE 6 mars 1877

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6 mars 1877

Alfred de Falloux à Couvreux (abbé)

6 mars 1877

Cher Monsieur l'abbé,

Je n'ai pas besoin de vous dire combien vos nouvelles me consternent, bien que l'Union nous ait apporté un communiqué tout a fait rassurant, en ce qui concerne le duel. Mais comment A. a-t-il pu envoyer l'article à sa mère ! Quel état d'esprit et de cour cela révèle ! C'est à elle sans doute qu'il veut dire : voilà votre ouvrage au lieu de se le dire à lui-même avec sanglots, avec remords, en se jetant à genoux devant Dieu et devant ceux et celles dont il brise l'âme. J'espère que, dans de telles conditions, mad. de C[astellane] ne songe plus à Paris. Il me semble que quand le repos et le climat d'Hyères auront ramené quelque calme, c'est Rochecotte qui doit attendre la mère, la belle-fille et les enfants. Quelle est définitivement la maladie de Madelle Lecreux et quelle est sa gravité ? Quel surcroît de calamités ! Et vous pauvre ami, si éprouvé et si dévoué, comment vos forces peuvent elles suffire à tout ce que vous leur demandez ? La villa Parini est notre constante préoccupation. Je l'ai dit, la semaine dernière, bien incomplètement mais bien sincèrement à Made de Rocheplatte1. Veuillez le lui répéter encore. Ici, même statu quo douloureux. Je n'attends cependant, pour me rendre à Angers, qu'une réponse de mon frère2, afin de régler du même coup un cadeau que sa nouvelle situation rend indispensable et les autres sujets qui me préoccupent.

Je n'ose vous demander aucune lettre, car j'ai horreur de moi comme des autres quand on ajoute à vos souffrances. Cependant, sachez bien que si vous trouvez quelque moyen de tout concilier, vous ne pourrez jamais nous faire une réponse qui n'ait été précédée par nos plus ardentes questions.

On m'écrit que l'évêque d'Orléans3 est fort attristé, mais que l'abbé Lagrange est réinstallé à Viroflay. Je comprends bien cette tristesse, car elle peut creuser son sillon sans que la personnalité y soit pour rien. Quand pourrons-nous dire au revoir !

A. de Falloux

Je suis verbalement informé que le Pape a très gravement accueilli le remerciement que je me suis permis de lui adresser et que le baron Baude a bien voulu lui remettre. Mon frère aussi a été content de cette lettre.

 

1Marie Adrienne Jeanne dit Jenny Drouin de Rocheplatte, née Crublier de Fougères (1816-?)

3Mgr Dupanloup.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «6 mars 1877», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1877,mis à jour le : 14/12/2015