CECI n'est pas EXECUTE 23 avril 1878

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23 avril 1878

Alfred de Falloux à l'abbé Couvreux

23 avril 1878*

Cher Monsieur l’abbé,

Je n’avais que trop de motifs de résister à la tentation que me présente toujours Rochecotte, et je ne pouvais me tromper sur les mauvais symptômes de Mme de Caradeuc1. Voilà de nouveau les sangsues devenues nécessaires et M. Farge2 qui y répugne beaucoup plus que M. Letort3, les a ordonnées hier au soir.

On les applique ce matin au moment où je vous écris. Elles seront, nous devons l’espérer, suivies d’un mieux dont Mme de Caradeuc veut profiter pour retourner au Bourg d’Iré à la date convenue , c’est-à-dire, vendredi prochain. Mais, combien durera ce mieux ? Six semaines à peine se sont écoulées entre les deux applications avec une très forte médecine dans l’intervalle, il est bien évident que de tels remèdes avec un tel âge constituent aussi un danger.

Veuillez en transmettant ses tristes détails à Mme de Castellane les donner aussi à MmeCraven, car je tiens beaucoup à ce qu’elle aussi soit bien convaincue que quand je renonce à une si bonne occasion de la voir, je fais un bien grand sacrifice et ne puis obéir qu’à un devoir très impérieux. Si votre charité ou celle de l’abbé Bernard n’est pas épuisée, veuillez, après m’avoir mis au pied de Mme de Rayneval4, me donner un peu des impressions des deux voyageuses sur Rome et sur Paris. Leur différence même sera très instructive pour moi. Je vous donnerai demain le bulletin de notre chère malade à qui j’ai lu votre lettre d’hier, et nous recevrons vendredi votre courrier avant de partir, si Dieu permet que nous partions.

La réponse de l’évêque5 était si explicite que je ne comprends rien à ce retour de publicité, malgré les réserves qu’on y ajoute. Toutefois je n’écrirai pas de nouveau, par ce que j’aime mieux laisser subsister la dernière réponse d’Orléans et ensuite parce que ma lettre était si catégorique, que je ne trouverais rien à ajouter. Je craindrais même d’être blessant en émettant un doute qu’au fond je n’ai pas beaucoup. Quand on connaît comme vous et moi la multitude incessante des travaux qui se font à Orléans, on ne s’émeut pas autant de ces rumeurs que si elle venaient d’ailleurs.

Consolez-nous bientôt, je vous en prie, par de bonnes nouvelles de Mme de Castellane que nous remercions bien vivement de son assistance pour nous durant cette sainte semaine. Le hasard m’a fait réunir la communion des mains de l’abbé Bourquard6, heureusement que ce n’était pas la confirmation !

 

*Archives nationales. Fonds Castellane.

1Emilie-Marie-Charlotte de Caradeuc, née de Martel (1801-1882), belle-mère de Falloux.

2Médecin.

3Médecin de la famille Falloux.

4Rayneval, Louise Sophie Gérard de, née Bertin de Vaux (1826-1909).

5Mgr Dupanloup.

6Laurent Casimir Bourquard (1820-1900), ordonné prêtre en 1843, il devint professeur de philosophie à Besançon avant d'obtenir la chaire de philosophie à l'Université catholique d'Angers, dés son ouverture, en 1879. C'était un proche de Mgr Freppel qui le nomma chanoine d'Angers.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «23 avril 1878», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1878,mis à jour le : 08/03/2019