CECI n'est pas EXECUTE 24 décembre 1864

Année 1864 |

24 décembre 1864

Ernest Naville à Alfred de Falloux

24 décembre 1864

Monsieur,

La réception de l’Itinéraire de Turin à Rome1 et une lettre de M. de Bertou viennent me rappeler que je suis en retard avec vous, car je ne vous ai pas encore remercié de votre Convention du 15 septembre2. Je veux aujourd’hui vous dire ma reconnaissance pour le double envoi, et vous expliquer le retard de ma réponse au premier. Je viens de perdre, pour ce monde, mon beau-père, vieillard de 88 ans, qui est parti, comme un patriarche de l’ancienne alliance, dans la plénitude de ses facultés, et bénissant sa nombreuse famille toute rassemblée autour de son lit de mort. Il est impossible de voir la mort sous une figure plus calme et plus sereine. Vous comprendrez toutefois que lettres, brochures et volumes se soient amassées sur ma table, sans être lu, pendant ces journées. Je serais fort heureux de faire le voyage de Turin à Rome, sous votre direction. En me permettant peut-être de mettre un point d’interrogation à telle idée de mon guide, je suis presque certain d’avance de suivre tous ses sentiments.

J’apprends avec chagrin par M. de Bertou que votre santé n’est pas bonne, je crains que l’état des affaires publiques ne contribue pas à l’améliorer. Les temps sont durs pour les hommes tels que vous.

Je suppose que M. Vaton3 a publié mon petit travail sur Madame Swetchine4; mais je ne l’ai pas encore vu, sous sa forme définitive. Quant au volume sur le père Céleste dont M. de Bertou veut bien demander des nouvelles de votre part comme de la sienne, j’espère qu’il paraîtra au printemps.

Je vous prie de transmettre mon hommage aux dames du Bourg d’Iré, et la parole me trahira, si je ne réussis pas à vous dire la vraie et sérieuse gratitude que m’inspire votre bienveillance à mon égard, les sentiments de respect avec lesquels je suis.

Votre très dévoué

Ernest Naville.

1Publié dans le Correspondant de novembre 1864, l’article réunissait le discours prononcé par Falloux à l’Assemblée législative en 1849 pour justifier l’expédition romaine et ses diverses contributions sur la question romaine publiées depuis 1856 dans cette revue.

2Article de Falloux publié dans le Correspondant du 25 octobre 1864 qui stipulait que les troupes françaises devaient évacuer Rome dans les deux ans. Falloux dénonçait cette convention qu’il jugeait illégale et dangereuse pour la sécurité du Saint-Siège.

3Emile Vaton, éditeur.

4Madame Swetchine. Esquisse d’une étude biographique, Genève, 1863. L’ouvrage sera édité en France par la Librairie Vaton en 1865 sous le titre Madame Swetchine. Esquisse d’une étude biographique suivie de quelques mots sur la correspondance du P. Lacordaire et de Madame Swetchine, 1865.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «24 décembre 1864», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1864,mis à jour le : 12/06/2020