CECI n'est pas EXECUTE 24 avril 1885

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24 avril 1885

Albert de Rességuier à Alfred de Falloux

Paris, le 24 avril 1885

Cher ami, vous pensez bien que s’agissant d’un séjour, j’ai fait de mon mieux. Voici la réponse de la compagnie d’Orléans. Il serait, probablement à propos que le postulant se présentât avec cette lettre et le plus tôt possible à l’une des autorités de la compagnie d’Orléans Châtellerault, chef de gare ou autre, qui le renseignerait sur ce qu’il doit faire pour être admis à l’examen en question.

Notre travail matinal se continue à notre grande satisfaction. Vos lettres et les épreuves corrigées par M. Roze1 arrivent à merveille pendant que nous sommes à l’œuvre. Mais nous n’en sommes encore qu’au discours de réception à l’académie. Vos instructions pour la conférence de la rue de Grenelle et pour l’évêque d’Orléans2 seront scrupuleusement suivis. Je vais me mettre à la recherche des textes que nous citerons ou omettrons suivant nos trouvailles. Vos billets m’ont fait procurer un grand plaisir à Camille3. La séance4 a été, du reste, plus curieuse par son personnel qu’intéressant par les discours. Monsieur de Lesseps5 a été aussi ridicule que bref ; Monsieur Renan6 aussi ennuyeux que long: c’était un sot reçu par un pédant7. Mille millions de tendresses.

Albert

1Roze, Charles Ferdinand (1850-1894), Falloux en avait fait son collaborateur pour la rédaction de ses Discours et mélanges et ses Mémoires.

2Mgr Dupanloup.

3Camille Pauline Benoist d’Azy (1876-1912), fille de Berthe Benoist d’Azy, née de Rességuier et d’Augustin Benoist d’Azy.

4Séances de l’Académie française.

5Lesseps Ferdinand de (1805-1894), entrepreneur et diplomate. Après avoir exercé le métier de diplomate dans plusieurs ville orientales, il devint le véritable promoteur des deux projets de canaux qui lui valurent d'être resté célèbre (Suez et Panama) et d'être élu à l'Académie françaie en 1884.

6Renan Ernest Joseph (1823-1892), écrivain et philosophe. Se destinant à la prêtrise, il fis ses premières études à l’école ecclésiastique de Tréguier (1832-1838). Il vint ensuite achever ses humanités à Paris, à Saint-Nicolas du Chardonnet dirigé alors par l’abbé Dupanloup. Entré au grand séminaire de Saint-Sulpice, il le quittera néanmoins deux ans plus tard. Agrégé de philosophie en 1848, il fut élu au Collège de France en 1862 avec le soutien des bonapartistes libéraux. L’année suivante, il publia sa Vie de Jésus dans laquelle il replaçait le Christ dans son milieu historique. L’ouvrage souleva de vives critiques parmi les catholiques qui obtinrent sa mise à l'Index. Mgr Dupanloup, son ancien professeur organisa même une cérémonie d'expiation collective à Notre-Dame. Un an plus tard, Renan fut contraint, sous la pression du gouvernement, de quitter sa chaire du Collège de France. Il entra à l’Académie française en 1878 et devint administrateur du Collège de France en 1883.

7Il s’agit du discours de réception de Lesseps et de la réponse de Renan.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «24 avril 1885», correspondance-falloux [En ligne], 1885, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 16/08/2023