1874 |
31 juillet 1874
Henriette Beulé à Alfred de Falloux
31 juillet 1874
Monsieur,
Quoique plongé dans mon immense douleur1, j’ai su avec un intérêt véritable les pages éloquentes que vous avez consacrées à la mémoire de Monsieur Cochin2. Ces jours-ci je disais toute mon admiration à Madame Cochin3. Elle m’a appris alors que votre attention était de publier prochainement ces touchants souvenirs. t’ai su par elle que vous réunissez tous ce qui avait trait à ce grand caractère. Ayant conservé deux lettres adressées à Villerthe compatriote que vous estimiez et que je pleure j’ai pensé qu’elle pouvaient avoir quelque intérêt pour vous et je vous en envoie la copie exacte.
Faites en Monsieur l’usage que vous voudrez. Il m’a semblé que ces deux grands noms unis l’un à l’autre et si dignes de l’être étaient comme un double reflet du talent et de l’élévation dans la pensée.
Votre plume à retracer ce qui était parfait sur cette terre : Madame Swetchine, Monsieur Cochin. S’il peut y avoir une consolation aux épreuves que Dieu nous envoie ici-bas, permettez-moi Monsieur de vous dire qu’elle est parmi les nobles sentiments que vous avez toujours évoqués.
Henriette Beulé
1Elle venait de perdre son époux, Charles Beulé.
2Falloux venait de publier une importante biographie de son ami Augustin Cochin, Augustin Cochin, Paris, Didier, 412 p.
3Adeline Alexandrine Marie Cochin née Benoist d'Azy (1830-1892).
