1879 |
31 décembre 1879
Edouard de Fitz-James à Alfred de Falloux
St Benezet, ce 31 décembre 1879
Mon cher Falloux,
Qu'avez-vous donc ? Que je n'ai rien reçu de vous ! ... J'aurais cependant aimé à savoir si vous approuviez mon discours ? J'ai peur que vous ne soyez plus souffrant ou que l'état de Madame de Caradeuc aggravé! ne vous menace ainsi que Loyde d'une nouvelle douleur ! ...
Ci-inclus ce dont la Gazette de Nîmes a fait précéder mon discours...! La veille un de ses rédacteurs m'avait dit on ne reproduira pas votre discours. Vos théories sont condamnées par L’Union et par L'Univers... j'ai répondu je m'en... moque.
Ce nid d'ultras a publié mon discours quand même. Mais pas celui de Baragnon1. Par signe que ce ne soit pas de Mun qui ait fait la conférence.
Voilà où nous en sommes ! En présence du niveau moral qui baisse de plus dans le gouvernement de notre malheureux pays. Témoin le nouveau ministère! Je connais Cazot2 dont on fait un garde des sceaux! C'est un mauvais drôle. Il est du conseil général du Gard.
Je vous envoie mon cher Falloux tous mes vœux pour vous et Loyde pour Madame de Caradeuc. Mes voeux très affectueux. Croyez le bien car c'est très vrai.
Fitz-James
1Baragnon Pierre Joseph Louis Numa (1835-1892), avocat et homme politique français. Légitimiste, il fut élu député du Gard en 1871. Il entrera dans le deuxième gouvernement Albert de Broglie comme sous-secrétaire d'État à la vice-présidence du conseil et à l'Intérieur et fut nommé sous-secrétaire d'État à la Justice dans le gouvernement Ernest Courtot de Cissey. Elu sénateur inamovible le 15 novembre 1878.
2Théodore Jules Joseph Cazot (1821-1912), homme politique. Représentant de la Gauche républicaine du Gard à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1875, sénateur inamovible de 1875 à 1912, il siégera avec l’Union républicaine. Il fut nommé ministre de la Justice du 28 décembre au 30 janvier 1882.