CECI n'est pas EXECUTE 12 avril 1856

Année 1856 |

12 avril 1856

Théophile Foisset à Alfred de Falloux

Dijon, 12 avril 1856

Monsieur, j'arrive après tous les autres comme un provincial attardé, mais nul ne vous aura fait un compliment plus joyeux et plus sincère.

Vous voulez bien que je vous dise comme à Clovis « quand vous gagnez une bataille la victoire est nôtre ».

C'est bien une victoire en effet que cette élections si disputée : la victoire des intelligences et des cœurs élevés sur toutes les petitesses coalisées, surtout de l'esprit de réconciliation sur l'esprit humain. Car enfin (on peut se le dire à l'oreille entre catholiques) il y a quelques jours un personnage dont le monde est convenu de parler le moins possible, mais qui n'en tient pas moins partout sa large place : c'est celui que l'Évangile nomme justement le Prince1 de ce monde, Prince qui ne donne jamais sa démission, il nous l'a bien fait savoir jeudi. Or le prince en question, c'est l'esprit de haine en personne. On voudrait nous persuader que Sa Majesté est rentrée dans ses appartements : je ne vois pas cela pour ma part. Je suis tenté bien plutôt de crier vers Dieu avec David : Ses en Domino usquoqué? Mais pourtant Dieu ne laisse pas toujours battre ses serviteurs et je l’en bénis de toutes mon âmes.

Agréez, je vous prie Monsieur, les félicitation bien vives d'un homme qui n'a jamais flatté personne et qui, dès le jour où il lui fut donné de vous rencontrer chez Mgr Dupanloup, au printemps de 1847 vous est resté profondément attaché.

Foisset

1Il s’agit du comte de Chambord qui venait d’écrire une lettre à l’un de ses fidèles dans laquelle il faisait part de ses idées politiques.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «12 avril 1856», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1856,mis à jour le : 19/10/2021