1872 |
4 août 1872
Théophile Foisset à Alfred de Falloux
Bligny1, 4 août 1872
Monsieur,
Je n’attends pas les précieux volumes pour vous adresser mes vifs remerciements. Aussi bien je pars demain pour Genève, où je ne resterai pas moins de huit jours et il est probable que votre paquet arrivera céans durant mon absence : or, par suite du retard que je ne puis manquer de mettre à vous en accuser réception, vous pussiez me soupçonner d’un manque d’empressement.
Il est vrai, Monsieur, je suis fidèle aux morts, et j’ai voué les quelques jours qu’il me reste à vivre à perpétuer autant qu’il est en moi la mémoire du bien qui s’est accompli sous mes yeux. Je cherche dans le passé la consolation du présent et des enseignements pour l’avenir. La seconde édition de ma Vie du Père2 est imminente, et je ne manquerai pas de mettre à profit les renseignements nouveaux que vous m’annoncez.
Je suis assez inquiet de ce qu’il va advenir du Correspondant par suite de la nomination de M. de Gaillard au Conseil d’État. A la rigueur, le recueil peut se passer d’une direction ; le secrétaire de la rédaction (M. Douhaire3, par exemple) se chargerait de faire paraître le N° à jour fixe. Mais qui rédigera la Quinzaine politique ? J’ai écrit à Versailles, il y a huit jours, à MM de Vogüe, de Broglie, de Meaux. Point de réponse. Je sais que la prorogation n’a commencé qu’aujourd’hui, et que jusque là, les questions parlementaires, primaient la question du Correspondant.
Agréez, je vous prie, Monsieur, l’hommage de mon respectueux et profond dévouement.
Foisset
1Bligny-lès-Beaune, commune de Côte d'Or où se situe la demeure de Théophile Foisset.
2Foisset, Joseph-Théophile, Vie du R.P. H. Lacordaire, 2 vol. Lecoffre, Paris, 2ème édition, 1873.
