Année 1860 |
7 mars 1860
Prosper Guéranger à Alfred de Falloux
Abbaye de Solesmes, 7 mars 1860
Mon très cher ami
J’ai trop tardé peut-être à vous faire part de l’issue de mes démarches relativement à la correspondance de Madame Swetchine1 ; mais les affaires de l’Église sont devenues si graves depuis ma dernière lettre, que je n’ai pour ainsi dire pas eu d’autres préoccupations. Je vous dois cependant une solution et la voici. Comptez donc pour votre correspondance générale sur une trentaine de lettres, longues ou courtes. C’est plus que je ne comptais publier. Je fais transcrire, et je joins parfois de courtes notes explicatives. Il va sans dire que mes lettres ne doivent point figurer dans le recueil. Le fort de ma correspondance avec Madame Swetchine se rapporte aux années 1833 et 1834 ; dans les années suivantes, il y en a encore quelques-unes de très intéressantes ; mais l’intimité une fois fondée, nos relations épistolaires devinrent plus rares, les lettres plus courtes et le plus souvent réduites au strict nécessaire. C’est à vous mon cher ami que je dois d’avoir pu recevoir les adieux de cette sainte âme, et je ne manquerai pas de l’exprimer dans une de mes notes. J’attendrai une lettre de vous pour vous expédier les copies.
Veuillez recevoir l’expression de mon très sincère dévouement.
Prosper Guéranger, Abbé de Solesmes
1Falloux envisage alors la publication de la correspondance de Mme Swetchine.