CECI n'est pas EXECUTE 3 août 1874

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3 août 1874

François Lagrange à Alfred de Falloux

Orléans, 3 août 1874

Monsieur le comte,

Voulez-vous me permettre de rappeler à votre souvenir les deux numéros de l’Univers que j’ai été assez heureux de pouvoir vous procurer, mais qui me sont réclamés, avec quelque insistance car ils font partie d’une collection.

Si je prends la liberté de vous rappeler ce petit détail, c’est que très facilement avec le temps, une chose de cette nature se peut oublier.

N’aurez-vous pas reçu trois lettres que j’ai eu l’honneur de vous écrire à Néris1 ? Dans la première, répondant à une question, savoir si Mgr l’évêque d’Orléans avait eu connaissance de l’inscription de la Roche en Breny2, je vous disais qu’effectivement M. Foisset lui avait soumis la rédaction projetée : il a bien voulu m’en donner alors connaissance à moi-même, et j’avoue que je n’avais vu nul inconvénient à cette inscription.

Dans la seconde, je me permettais de vous recommander mon collègue et ami, M. Bougaud3, parce que je supposais que M. de Cumont doit vous consulter en pareille matière ; je supposais aussi qu’à une époque une attitude fâcheuse de M. Bougaud vis-à-vis de Mgr avait été connue et justement blâmée de vous : si cette attitude persistait, je me serais bien gardé de vous faire cette recommandation un peu délicate peut-être ; mais je crois que maintenant mon collègue est en termes tels avec Mgr que j’ai parlé de lui à Mgr comme à vous-même. En tout cas, je regretterais fort que cette liberté que j’avais cru pouvoir prendre ne vous eut pas agréé.

Dans la troisième enfin, je vous remercie d’avoir bien voulu, dans le Correspondant, citer une lettre de M. Cochin à moi car je tiens à grand honneur qu’il ait été constaté, et par vous, qu’un homme comme M. Cochin a bien voulu avoir quelque affection pour moi, qui en avait, il est vrai, une bien grande et respectueuse pour lui ; je me permettais aussi de vous suggérer un moyen de faire arriver le volume à ceux auxquels il peut faire le plus de bien, aux jeunes gens.

Monsieur A. de Rességuier à qui, dernièrement à Versailles, je demandais de vos nouvelles m’a lu une lettre de vous de laquelle il résultait, si j’ai bien compris, que vous ne seriez pas très satisfait des eaux de Néris . Quels regrets s’il en est ainsi, et qu’il en serait autrement si mes vœux, et mes prières au bon Dieu, y pouvaient quelque chose !

Veuillez agréer, Monsieur le comte, l’hommage de mes plus fidèles et dévoués respects.

F. Lagrange

Quant à Mgr4, sa santé, grâce à Dieu, est excellente, quoique fatiguée.

1Néris-les Bains, dans l'Allier. Falloux y effectuait des séjours pour soigner ses névralgies.

2"L’Église libre dans l’État libre" (en fait "dans la patrie libre"). Pour Veuillot, il s'agissait là de la doctrine fondamentale du libéralisme déclarée erronée par le Syllabus.

3Émile Bougaud (1823-1888), prêtre. Il avait été vicaire général de Mgr Dupanloup jusqu’au décès de l’évêque.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «3 août 1874», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1874,mis à jour le : 08/11/2022