CECI n'est pas EXECUTE 25 août 1878

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25 août 1878

Alfred de Falloux à Jules Le Hardy

[25] août 1878

Monseigneur, mon frère1 vous a exprimé, dès sa première station, notre double et bien vive reconnaissance. Cependant cette première expression ne me suffit pas, et j’ai besoin de répéter directement à V. G2. combien j’ai été touché de sa bonté et combien j’en demeure pénétré. Ma belle-mère et ma fille veulent aussi que j’ai l’honneur de vous dire en leur nom quel prix elles attachent aux deux médailles de Pontmain3 et à la bénédiction qui les accompagnait.

Je ne prétends point m’acquitter, Monseigneur, en vous envoyant, à mon tour, 2 petits volumes de Madame Swetchine pour Votre Gr.4 l’autre pour Monsieur Dulong de Rosnay à qui je me permets d’offrir par votre entremise mon très reconnaissant et très ineffaçable souvenir.

J’offre à l’un et à l’autre ce petit volume avec confiance, parce qu’il n’y a pas une ligne de moi et qu’il contient un choix sévère de méditations ou de pensées pieuses, que j’ai toujours vu goûter par ceux qui comme vous, Monseigneur, et Monsieur votre grand vicaire s’appliquent avec amour au soin des âmes. J’ai dû faire revêtir ces deux petits volumes d’un costume convenable pour se présenter à l’évêché de Laval où tout est si exquis : c’est Monsieur Mame5 qui s’en est chargé à Tours et qui a dû vous expédier déjà où vous expédiera, ces jours-ci mon humble hommage.

J’aurais bien encore une autre grâce à vous demander, Mgr mais j’hésite et je vais vous dire en toute simplicité le motif de cette hésitation.

Je n’ai pu manquer de m’apercevoir que la présence de mon frère ou plus vraisemblablement la mienne a porté un grave préjudice aux fêtes de Pontmain en les privant de la publicité qui leur était due à tous les titres et en enlevant votre voix ainsi qu’à celle de Mgr de Coutances6 leurs échos naturels. Je ne sais donc plus si tomber dans la disgrâce des hommes qui mettent selon leur humeur, les cardinaux en interdit et la Sainte vierge en pénitence, le Bourg d’Iré peut oser encore adresser une invitation à un évêque. J’espère cependant qu’il est encore permis de formuler un vœu et avec toute la discrétion que m’impose la situation malheureuse à laquelle je suis condamné, j’ose vous affirmer Mgr, que peu de faveurs et peu de joies me seraient aussi sensibles que celles qui me permettraient de vous témoigner sous mon toit la profonde gratitude et la haute vénération avec lesquelles je suis et demeurerai toujours, Mgr, votre serviteur le plus respectueusement dévoué.

Falloux

(réponse à Mgr Le Hardy)

2Votre Grandeur.

3Commune de Mayenne.

4Votre Grandeur.

5Fondateur et directeur de l’imprimerie qui porte son nom à Tours.

6Abel-Anastase Germain (1833-1897),


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «25 août 1878», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1878,mis à jour le : 22/11/2022