1878 |
25 octobre 1878
Edouard de Fitz-Jaùmes à Alfred de Falloux
Paris, 25 octobre 1878
Mon cher,
J’ai appris aux funérailles de Mgr Dupanloup1! que vous veniez d’être souffrant, très souffrant même. Ainsi m’a été expliqué votre absence, car vous êtes le premier que mon cœur et mes yeux ont cherché auprès du cercueil de votre illustre ami. Les journaux vous ont dit combien cette douloureuse cérémonie a été belle et touchante. Je n’ai donc rien à vous apprendre là-dessus. Ce que je veux vous dire c’est qu’il n’était question que de vous. Ce sont là <mot illisible> les conversations de l’aller et du retour de Paris à Orléans. On parlait de votre article2 qui paraît aujourd’hui dit-on dans le Correspondant. Je ne l’ai pas encore lu, on le dit fort beau et cela doit être. Les uns comme moi regretteraient que vous ayez pris en ce moment la parole, d’autres s’en réjouissaient. On disait qu’une des dernières pensées de l’évêque d’Orléans avait été vers vous pour redouter le conflit que vous allez soulever ! ?
Je vous envoie ci-inclus une lettre que je reçois de d’Ayen et l’article qu’il me signale, dans le cas où vous ne l’auriez pas. J’y joins un dessin d’un méchant journal, dessin dont Paris est plein, qui vient à l’appui de ce que je pense car il démontre que les nouvelles couches se chargent en ce moment de venger les catholiques libéraux.
À revoir bientôt, je vous aime bien et je vous parle avec la liberté d’un ami.
Duc de Fitz-James
1L’évêque d’Orléans était mort le 11 octobre 1878.
2Allusion à l’article que Falloux fit publier dans le Correspondant et dans lequel Falloux tenait des propos très virulents contre le discours d’A. De Mun à Chartres au cours duquel celui-ci avait invité les catholiques à s’engager derrière la bannière de la « Contre-révolution »
