CECI n'est pas EXECUTE 9 août 1881

1881 |

9 août 1881

Hilaire de Lacombe à Alfred de Falloux

Montmarin1, 2 août 1881

Mon cher ami,

Je suis étonné de la brièveté de votre lettre. Pourquoi ne pas me dire d’un mot votre sentiment qui, alors même qu’il pourrait me surprendre, me peiner, serait toujours pour moi d’un très haut prix ? Le rendez-vous que vous me donnez à Rochecotte, ou au Bourg d’Iré est assurément fort tentant. Mais il peut être éloigné.

Je ne parais pas. Je suis entièrement satisfait de la cordiale netteté de Vogüé ; et voici pourquoi : lorsque j’ai eu l’idée du projet dont vous avez bien voulu être l’entremetteur auprès de Vogué, et n’y voyez et je n’y voyais moi-même qu’une objection possible, objection que Vogüé seul pouvait résoudre : l’objection budgétaire.

Cette objection sur laquelle, dans ma lettre à Vogüé je me récusais et sur laquelle j’aurais parfaitement compris l’ajournement est écartée. Sur les lacunes du Correspondant, Vogüé est absolument de mon avis, et il me semble du vôtre, avis qui est du reste général.

Sur la force qu’une collaboration plus régulière de mon frère apporterait au recueil, ,Vogué pense ce que je pense ce que vous avez la volonté de penser vous-même.

Restent, il est vrai, des oppositions qui n’ont rien à voir avec l’intérêt du Correspondant : oppositions que vous n’aviez pas prévues parce que rien dans le projet, n’y pouvait donner lieu. Ces oppositions je ne les ai devinés moi-même que lorsque des renseignements inexacts sur des propositions faites ailleurs à mon frère vous furent transmis, renseignement très transparents dans leur intention et que je jugeais blessants.

Que faut-il faire aujourd’hui ? Ce que Vogüé indique : trouver une combinaison qui, en ménageant jusqu’au scrupule les situations acquises, assure au Correspondant ce que son intérêt réclame.

Or cette combinaison est très facile à trouver. La revue des 2 mondes l’a déjà réalisée. Je soumets à Vogüé un projet qui, mieux encore que la combinaison intitulée à la Revue des 2 mondes, enlève même l’apparence d’un prétexte à des susceptibilités mal fondées.

Je ne vous ai envoyé la lettre de Vogué que parce que vous m’avez questionné sur elle. Sans douter de votre amitié, un sentiment de réserve me recommandait de ne pas vous entretenir de cette affaire.

Bien à vous de tout cœur.

Hil de Lacombe

1Montmarin, propriété de la famille Marin de Montmarin, située sur la commune de Sargé-sur-Braye dans le Vendomois (Loir-et-Cher).

Hilaire Mercier de Lacombe avait épousé en 1863, Noémie de Marin de Montmarin (1831 - 1908), comte de Lacombe.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «9 août 1881», correspondance-falloux [En ligne], 1881, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 20/04/2023