Année 1863 |
29 mars 1863
Louis-Jules Trochu à Alfred de Falloux
Dimanche des rameaux, 29 mars 1863
J’ai à vous remercier encore une fois de l’envoi d’un excellent livre1, excellent au même titre que ceux qui l’ont précédé, mais dont « l’effet utile », je vous prie de passer sur cette locution historique qui est mal à sa place en un tel sujet, sera plus grand encore.
Je veux dire que cette lecture agira plus immédiatement sur les armes qui « cherchent Dieu » comme a fait Madame Swetchine, et que par elle et avec elle, « elles la trouveront et les membres » aussi le titre que vous avez choisi est-il très heureux, et ce journal d’une conversion que vous avez entourée de tant de preuves et de temps déclare sera en France, en Russie comme vous l’avez prévu, et partout où il y a de ces âmes, des conversions.
Et vous aurez servi, peut-être au-delà de vos propres espérances, par des travaux si opportuns dans des temps où l’ordre moral est si menacé, les plus grands intérêts qui soient.
Je suis profondément touché et honoré du fidèle souvenir donc vous me donnais ainsi les marques de temps à autre. Le mot de « fidèle » appliqué au souvenir né des relations trop rares que j’ai eues jusqu’à ce jour avec vous, n’est pas justifiée sans doute, il n’est cependant ni une indiscrétion ni 1 prétention. Par lui je veux montrer que, dans l’étroite communauté de sentiments où je suis avec vous en religion et en morale, ces résolutions dont je suis fier ont toute la valeur de celle que le temps a consacré.
Veuillez agréer les vœux que je sais pour que votre santé qui a été, je le sais par notre ami M. de Bertou, disputé tant cet hiver, s’améliore avec le printemps qui vient. Comment faites-vous pour être mal portant au milieu de cette agriculture dont vous nous avez donné le charmant et encourageant tableau ?
Que Madame la comtesse de Falloux me permette de lui offrir ici l’hommage de mes sentiments les plus respectueux, et croyez croyez que je demeure avec la plus haute considération votre très reconnaissant et affectionné serviteur.
Gl Trochu
Je sais que vous n’écrivez pas
1Falloux continuait alors la publication des œuvres et d e la correspondance de Mme Swetchine. Sans doute s’agit-il ici de Madame Swetchine, Journal de sa conversion. Méditations et prières, Paris Didier et Cie, 1863.
