1880 |
Mars 1880
Bernard Chocarne (R.P.) à Alfred de Falloux
Paris lundi 1880
Monsieur le comte, je ne sais comment vous remercier assez de votre extrême bienveillance. J'irai vous dire combien j'en suis touché et causer encore avec vous de notre cher et grand pape1 si les prédications du Carême me laissent quelques loisirs. J'en trouverai cependant pour dévorer l'Unité nationale2 comme une gourmandise malgré le Carême. C'est le Carême qui me donne le courage de vous envoyer quelques pages sur Saint-Jean de la Croix.
On écrit de Rome que le pape vient de donner une médaille d'or au comte Conestabile. il a aussi envoyé des lignes d'éloges à l'archevêque d'Albi3 au sujet de l' opuscule sur les Derniers jours de Monseigneur Dupanloup.
Veuillez agréer, Monsieur le comte, les hommages de ma gratitude et de mes sentiments de respectueuse vénération.
B. Chocarne
2Publié dans un premier temps dans le Correspondant du 25 novembre 1879, l'article de Falloux De l'unité nationale fut publiée quelques semaines plus tard par l'éditeur A. Sauton (Paris, 1880, 93 p.). Dans ce texte Falloux s'en prenait violemment aux projets de laïcisation scolaire des républicains désormais au pouvoir et notamment à l'article 7 du projet de loi de Jules Ferry prévoyant d'exclure de l'enseignement les congrégations non autorisées.
3Mgr Ramadié (1812-1884), vicaire à Lunel (Hérault), puis à Béziers (Hérault), il avait été nommé évêque de Perpignan en 1865, puis archevêque d’Albi en 1876.
