CECI n'est pas EXECUTE 9 octobre 1882

1882 |

9 octobre 1882

Bernard Chocarne (R.P.) à Alfred de Falloux

Paris 22 bis rue Bayeux, 9 octobre 1882

 

Monsieur le comte,

Combien je vous remercie d'avoir bien voulu me donner une réponse si nette, si précise et si plausible ! La suppression me paraissait déjà inévitable1. Mais l'autorité de votre jugement m'enlève tout scrupule. La règle que vous avez suivi dans la correspondance de Madame Swetchine sera la mienne, et m'aidera à faire les coupures avec plus de sûreté et de décision.

Je voudrais hâter le plus possible cette publication. Malheureusement ma charge ne me laisse que des instants forts courts.

J'espère cependant arriver vers la fin de l'hiver.

Nous avons causé de vous, Monsieur le comte, avec le frère Plessis qui a bien regretté de n'avoir pu vous rencontrer à Segré.

C'est un jeune frère distingué et qui sera Dieu aidant un orateur de grand mérite.

Vous êtes mille fois bon de penser à des livres pour nos exilés, Monsieur le comte. Ceux de Bellemonte2 sont les plus pauvres sous ce rapport et, si vous le trouvez bon, je leur ferai parvenir les envoie que vous voudrez bien adresser à Paris rue Bayeux 22 bis. Le père Didon3 est rentré à Paris après 6 mois de pérégrination à travers les universités allemandes. Je sais quel intérêt bienveillant vous portez à ce cher père et que vous apprendrez avec plaisir qu'il est revenu très satisfait de son voyage avec un bagage de notes et de documents précieux de plus en plus mûri et bronzé au soleil de l'épreuve de la solitude et du recueillement. Il se propose de publier prochainement un petit travail sur les universités allemandes.

Veuillez agréer, Monsieur le comte, avec l'expression de ma gratitude l'assurance de mes sentiments de très humble et très respectueux et très fidèle attachement.

Chocarne 

 

1Voir lettre du même au même du 21 septembre 1882.

2Commune espagnole (province de Cuenca) où sont allés se réfugier plusieurs congréganistes français à la suite des lois prises par les républicains à leur encontre.

3Didon Henri Louis Rémy (1840-1900), dominicain. Élève du petit séminaire, il avait pris l'habit dominicain dés 1856. Il avait été ordonné prêtre en 1862. Philosophe, écrivain, un des plus grands prédicateurs à Notre Dame de Paris, il avait été amené peu auparavant à s’exiler au couvent de Corbara (Corse) en 1880 pour cause d’idées par trop libérales et engagées.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «9 octobre 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 19/10/2023