Année 1855 |
9 mai 1855
Alfred de Falloux à Victor de Persigny
9 mai 1855
Cher ami,
Vous avez un cœur que je connais depuis de longues années et auquel je ne ferai jamais l'injure d'être surpris, mais vous me laissez bien le droit d'être touché et pour le sûr bien vivement de votre lettre qui m'est envoyée de Caradeuc ici. Je suis à Paris depuis hier soir.
J'ai quitté mes champs pour venir voir une vieille et maternelle amie, Madame Swetchine.
Je m'étais bien promis de vous revoir, vous venez de m'en faire plus impatient encore. Cependant je ne voudrais pas vous séparer de Madame de Persigny et l'on me dit que vous êtes à la campagne près d'elle. Voyez donc à m'arranger un tête-à-tête à trois quand et comme vous le voudrez. Je ne mets jamais de mystère à nos rapprochements, cher ami, et vous le savez bien; toutefois il serait bon d'éviter plusieurs sortes de commérages. Si vous me donnez rendez-vous à la campagne, tâchez donc que ce soit bien réellement entre nous et ne doutez pas que le plus prompte me sera le plus doux.
A bientôt donc j'espère.
Falloux