CECI n'est pas EXECUTE 14 février 1855

Année 1855 |

14 février 1855

Alfred de Falloux à Francisque de Corcelle

Bourg d'Iré, le 14 février 1855

Cher ami,

Je suis tout consterné de recevoir de vous aujourd'hui treize février une lettre datée du 27 janvier. Je vous dénonce en toute hâte cet accident pour m’en bien décharger et vous prie de me bien recevoir nonobstant, la semaine prochaine où nous nous expliquerons sur toutes choses de vive voix.

Je vous remercie très vivement de la lettre d'Alexis [de Tocqueville]. Je vous en garderai inviolablement le secret et je vous la remettrai moi-même en vous voyant. Je n'ai aucune objection à ce que vous montriez ma dernière lettre à Alexis, à mon insu. J'avais fait prendre pour vous copie de ma lettre à l'évêque d'Orléans1 ; montrez-la également à Alexis si vous croyez qu'elle puisse lui convenir en lui faisant observer et en remarquant bien pour vous-même qu'elle n'est que l'expression très adoucie de mes pensées sur ce grave sujet. Cette lettre était destinée à deux épreuves qui la rendaient forcément diplomatique. Elle pouvait être lue à la poste par l'ambassade de France, elle devait être mise sous les yeux du pape par l'évêque. En se rendant compte de cette double difficulté, il me semble que ma pensée ressort alors avec clarté et une passable énergie pour les limites d'une simple lettre.

Veuillez, du reste, réserver cette communication, si vous la faites, uniquement, pour Alexis et toujours à mon insu. Je vous expliquerai, à notre prochaine entrevue, le prix particulier que j'attache, pour l'évêque d'Orléans et pour moi, à cette absolue discrétion.

Au revoir, au revoir, bien cher ami. Merci mille fois de toutes vos sollicitudes qui me sont de si douces démonstrations de votre amitié.

Alfred 

 


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «14 février 1855», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1855,mis à jour le : 06/03/2024