CECI n'est pas EXECUTE 9 octobre 1863

Année 1863 |

9 octobre 1863

Alfred de Falloux à Charles de Montalembert

Caradeuc1 samedi 9 octobre 1863

Cher ami,

Je vous ai écrit avant-hier à Mche2 avec l'espoir que le Bourg d’Iré pouvait encore vous posséder cette année. Hier, je vous écrivais pour vous reparler encore un peu de Malines et j'allais m'adresser de nouveau à Maîche lorsqu'un mot de vous qui m'interrogeait sur l'académie m’a fait insérer un post-scriptum qui vous répondait un premier oui et non ; j'ai adressé le tout à La Roche en Breny3 comme vous me l'indiquiez. Aujourd'hui, troisième jour, troisième lettre pour vous donner les raisons que je crois vraiment sérieuses, de mon sentiment académique. Vous voyez que je compte mes lettres comme les avares comptent leurs écus avant de les laisser partir ; mais vous savez bien que ma préoccupation tardive ne tient qu'à l'effort matériel que me coûte la correspondance. Car, laissez-moi vous le répéter, rien ne m’est plus doux que vos lettres et rien ne m'est plus cher que de vous parler si ce n'est de vous entendre.

J'insiste très vivement pour M. Autran4 : 1° Parce que son élection au fauteuil de M. de Vigny5 est à mes yeux de stricte justice et de parfaite convenance 2° Parce que l'élection de M. Cuvillier- Fleury sur ce même fauteuil aurait des inconvénients ou des périls auxquels nous devons nous opposer hautement dès le principe afin de ne pas laisser les amour-propres s'engager dans une voie qui aboutirait infailliblement à une nouvelle scission dans notre majorité enfin et si heureusement reconstituée ce printemps.

Je vous rappellerai d'abord pour Mgr d'Orléans6 qui était absent, plus que pour vous-même, comment la candidature de M. Autran est née. Il s'agissait de remplacer M. Scribe7 et l’on avait en perspective prochaine la candidature du prince de Broglie. Nous nous réunîmes donc six ou sept, vous compris, chez le duc de Noailles. Nous représentâmes à Monsieur Guizot que ce serait compromettre à la fois l'existence de l'académie toujours menacée et les chances d'Albert de Broglie que de nommer coup sur coup secrétaire du duc d’Aumale et l’ami du comte de Paris ; que la succession de Scribe rendrait l'accusation contre nous d'autant plus populaire, que la ligne évidemment tracée était de prendre un homme de lettres indépendant mais neutre en politique, que personne ne connaissait M. Autran, qu'aucun parti ne pouvait le revendiquer mais qu'il offrait les garanties essentielles et que nous étions prêts à solliciter la retraite de M. de Carné8 si l'on voulait en même temps solliciter celle de M. Cuvillier-Fleury. M. Guizot nous répondit que les Débats maintiendraient Cuvillier-Fleury malgré lui, mais que si nous obtenions le désistement de Carné, il s'engageait à voter et à porter ses voix sur M. Autran lorsqu'il aurait donné deux ou trois tours de bonne volonté à M. Cuvillier-Fleury. L'accord se conclut sur cette base et en si bonne harmonie que ce fut Vitet9 qui se chargea de négocier avec moi auprès de Carné tandis que vous nous engageriez près d'Autran. Le scrutin eut lieu quelques jours après, la majorité était de dix-sept voix Autran en eut plusieurs fois quatorze, une fois quinze ; il eut été par conséquent nommé si MM. de Sacy10 et Saint-Marc Girardin11 n'avaient annoncé sous toutes les formes les plus impertinentes qu'ils feraient avorter le scrutin plutôt que de laisser passer un autre que leur collaborateur. M. Guizot, le duc de Broglie ont donc voté durant quatre ou cinq tours au moins pour M. Autran et ont été vaincus comme nous par la jactance des deux sus-nommés, jactance couronnée le lendemain par l'entrefilet dans les Débats où M. Thiers et M. Migniet étaient nominativement injuriés avec nous sous le nom de cléricaux. Le scrutin ayant été renvoyés à quelques mois se trouve à double. J’aurais trouvé assez simple qu'on reprit M. Autran, Cuvillier-Fleury ayant enfin senti qu'il lui fallait s'effacer momentanément. Toutefois, on jugea qu'il serait de meilleure grâce de refaire une situation absolument neuve mais toujours dans les conditions littéraires. Qui prîmes-nous alors ? Octave Feuillet12 qui était agréé par M. Guizot et très désiré par Albert de Broglie ? Qui obtint le désistement de M. Autran ? Nous encore. Qui bénéficia du tout ? Albert de Broglie dont l'élection escortée de celle de Feuillet se ferait d'emblée dans l'académie et devenait invulnérable au dehors. Qui peut donc trouver dans cet ensemble de faits l'ombre d'un grief pour M. Guizot et l'ombre d'un droit à nous demander aujourd'hui une réparation ou un dédommagement ? Je m’épuise en vain à le comprendre. Viennent maintenant les scrutins en remplacement de MM. Biot13 et Pasquier. Point de difficulté encore avec M. Guizot ni avec Albert de Broglie. Ils votent pour MM. Carné et Dufaure, nous votons avec eux du meilleur cœur possible et voilà la majorité bien cimentée. Qu'y a-t-il donc à faire aujourd'hui ? Rien de plus simple ce me semble : envisager l'intérêt de l'académie et les meilleures conditions pour maintenir le bon accord de la majorité. Quant à l'intérêt de l'académie il est clair comme le jour. Vous aviez posé, cher ami, chez le duc de Noailles un axiome qui fut adopté par acclamation, c'était celui-ci : l'académie ne peut nommer de suite ni deux catholiques, ni deux légitimistes, ni deux orléanistes. Or, quelles sont nos trois dernières nominations, le prince de Broglie, M. de Carné et M. Dufaure, c'est-à-dire non pas deux hommes de la même couleur mais trois. Je conviens que les fauteuils s'y prêtaient puisqu'il s'agissait de remplacer le père Lacordaire, M. Biot et M. Pasquier mais enfin nous avons largement profité de l'occasion; les attaques ne nous ont pas manqué ; Sainte-Beuve a donné, il y a trois mois, sa démission de la commission du dictionnaire, il ne vient plus aux séances ordinaires et il vient de publier en brochure ses articles sur M. Littré14 qui ne sont qu'une nouvelle dénonciation contre l'académie. Le fauteuil vacant est celui de M. de Vigny15 que les hommes de lettres considèrent naturellement comme leur patrimoine. Nous voilà donc a fortiori replacés dans la situation où nous étions chez le duc de Noailles, il y a deux ans, et dans le cas de votre axiome ou jamais. Or, si nous tombons d'accord sur la nécessité évidente d'un homme de lettres, quel choix plus naturel que celui de M. Autran qui n'a manqué son élection que d'une voix et qui depuis n'a pu que gagner dans l'estime de ce qui l’ont étudié de plus près. Si on vous indique un poète plus éclatant, un homme de lettres plus applaudi, j'y consens. Je pourrai regretter la déception d’un honnête homme que nous avons poussé mais du moins le principe sera appliqué et l'intérêt de l'académie sauf.

Que nous demande contraire M. Guizot et Albert de Broglie ? De prendre le moins poète, le moins artiste et le moins populaire des candidats, le plus aigrement et le plus notoirement politique. Cela n'est vraiment pas raisonnable et cela me rappelle malgré moi ce que M. Cousin (qui me parlait il y a huit jours en faveur d’Autran) me disait il y a un an à propos de Cuvillier-Fleury : « Vous ne connaissez pas M. Guizot comme moi, il n'aura pas de cesse qu'il n'ait fait sauter l'académie où ne nous ai fait votait pour M. Génie. » Je ne vois pas si loin que M. Cousin, mais je ne puis m'empêcher de trouver Il y a dans M. Guizot un aveuglement d'amour-propre et dans Albert de Broglie un aveuglement d'amitié à insister pour M. Cuvillier-Fleury dans les données actuelles. Tout ceci dit au point de vue pure et simple de l'académie, voici maintenant ce que j'ajoute à notre point de vue particulier. Les Débats sont à mes yeux le plus haut spécimen bas empire de cette époque-ci. ce sont, à la suprême puissance, les rhéteurs et les compères du bonapartisme ; si le Siècle bien écrit, raffiné dans le cynisme et dans la corruption où Havin et Labeduffière barbotent tout naïvement et tout bêtement. Leur conduite dans les élections envers vous, envers Cochin etc., etc. est impardonnable ; aller leur emprunter aujourd'hui un collaborateur que rien n'indique ni n’appelle, qui partagent tous leurs instincts anti-catholiques et anti-conciliants, c'est pour nous beaucoup plus qu'une humiliation, c'est une abdication gratuite sans motif sans excuse. Que nous en venions à M. Cuvillier-Fleury dans un ou deux ans quand le souvenir des élections serait effacé par d'autres événements ; quand les Débats se seront revendus à quelque autre acheteur ou tournés à quelque autre vent, soit ; je n'ai pas plus de rancune personnelle que vous et j'aimerais tout autant pour confrère M. Cuvillier-Fleury que M. Empis ou M. de Pongerville16, mais il faut au moins qu'on nous accorde d'attendre jusque-là. Il m'est impossible de croire qu'un homme tel qu'Albert de Broglie se refuse non seulement à penser mais à sentir comme nous sur de telles questions lorsque nous l'aurons appelé à y réfléchir. Car, assurément son honneur de vrai chrétien et de vrai libéral a dû souffrir comme le nôtre dans tout ce mouvement électoral si triste pour les catholiques et pour les libéraux.

Vous semblez craindre, cher ami, que M. Cuvillier-Fleury ne passe malgré nous, je crois que vous serez rassuré à cet égard dès que vous aurez causé avec un certain nombre de nos confrères. Je viens de vous citer Cousin, je vous ai indiqué hier Vitet, je puis aussi vous parler pour M. Thiers. Non seulement il m'a dit mais il m'a chargé d'écrire au Pce de Broglie et je le lui ai écrit en sortant de la place St-Georges, qu'il ne voyait qu'un homme de lettres qu'on pût appeler au fauteuil de M. de Vigny ; que M. Autran son compatriote lui paraissait le meilleur choix et qu'il s'y tiendrait fermement jusqu'à ce qu'on lui découvrit un talent supérieur dans les mêmes conditions. Mignet était en Provence, mais Thiers m'a dit qu'il était tout Autran. Quant à Laprade, il professe la même indignation que moi contre les Débats ; il a écrit déjà à Autran pour le presser de poser sa candidature et il ne l'abandonnera en aucun cas. Vous pouvez être certains que le duc de Noailles ne quittera point un candidat né chez lui pour un candidat qui l’a si vertement apostrophé il y a si peu de temps. Quant à M. Berryer, il n'aura point lu l'entre-filet des Débats ou ne s'en souvient pas aussi bien que moi, mais il se souvient des élections en général et de la sienne en particulier qui est de Marseille comme M. Autran. Il n'y a donc nul doute qu'il ne tienne pas cette nomination à faire un acte agréable aux Marseillais et il aurait de la peine à leur faire comprendre l'impérieuse nécessité de le sacrifier à M. Cuvillier-Fleury. Ce n'est donc pas trois voix, comme vous me le dites, qui peuvent se lier intimement dans cette occasion-ci, ce sont sept voix qui pourraient dans les termes les plus doux mais les plus fermes demander l'ajournement de M. Cuvillier-Fleury. Ces sept voix sont : M. Berryer le duc de Noailles, l'évêque d'Orléans, M. de Laprade, M. Vitet, vous et moi. Vous voyez que je ne compte ni Thiers ni Mignet parce que je parle là de voix qui pourraient prendre le parti ou l'habitude de se concerter très aisément et d'exercer une influence très légitime. Ces sept voix devraient être huit, car il m’est impossible de croire que le prince de Broglie s’en considère comme séparé. Il désire évidemment prendre une haute main dans l'académie, je le souhaite autant que lui et je suis très sincèrement convaincu que ce serait pour notre honneur et notre profit à tous. Mais pour cela, il faut qu'il arrive à se rendre compte des situations autrement que par la lunette exclusive de M. Guizot ou même du salon du duc de Broglie. Il ne faut pas qu'il débute par épouser une querelle des plus mesquines, des plus injustes et de plus, antérieure à son entrée dans l'académie. Ce que je lui demande là, au point de vue de l'institut je lui demanderai plus encore à son propre point de vue dans une chambre et dans un ministère. La seule chose qui manquait à son père pour rendre de grands services proportionnés à ses grandes qualités, c'est un peu de liant dans le maniement des hommes. Il est impossible que son fils ne se soit pas demandé quelquefois d'où était venu la stérilité relative de la carrière de son père et qu'il n'ait pas entrevu la vraie réponse. Il appartient donc à ses amis vrais et dévoués comme nous sommes vous et moi, d'essayer de l'avertir qu'il fait fausse route et que sa vraie force parmi nous comme ailleurs sera toujours dans un certain dégagement des traditions qui l’enveloppent et le circonscrivent de trop près. Puisque sans l’avoir prémédité, me voilà lancé avec vous sur ce terrain délicat, j’irai jusqu'au bout. Il y a dans cet empressement peu aimable à nous représenter M. Cuvillier-Fleury autre chose, j'en suis convaincu, que l'ancien patronage ministériel. Il y a un calcul plus ou moins avoué de se créer des voies personnelles dans l'académie. M. Guizot suppose avec plus ou moins de fondement qui disposera des votes de M. de Carné ; il compte sur ceux de M. Cuvillier-Fleury, il grossit donc d'autant son groupe et consolide sa domination. Mais il ne prend pas garde qu’il nous enseigne aussi à supporter. He bien ! je suis prêt à avouer très franchement que quand l'évêque d'Orléans et M. de Montalembert songeraient à grouper un noyau catholique qui, d'accord avec le Pce de Broglie, empêcherait l'hostilité d'aller trop loin sans pouvoir mettre l'orthodoxie en état de devenir trop exigeante, il n'y aurait là qu'un bon exemple suivi et un devoir rempli. Assurément M. Autran ne deviendra pas plus que M. Feuillet un catholique farouche, mais il ne sera pas non plus un pion toujours engagé dans la partie contraire et c'est au moins ce que nous devons prétendre pour cette fois-ci. Je vous nomme ici Octave Feuillet, parce que je veux vous dire aussi que j'ai causé longuement avec lui à mon passage à Paris et que j'en ai été on ne peu plus content. Il était là pour la répétition d'une pièce en cinq actes au Gymnase dont il m'a dit le sens et qui est tout entière dirigée contre les acheteurs et les tripes auteurs du moment. Il m'a tenu sur tous les chapitres un langage très naturel et très délicat. Il est évident qu'il y a là un fond d'honnêteté sur lequel on peut faire fond dans les grandes occasions comme nous l'avons vu du reste à l'égard de Littré. Je vais vous le nommer aussi comme entièrement acquis à Autran. Il m'a dit en propres termes : « Je voterai pour M. Jules Janin17 si M. Autran ne se présente pas ; si celui-ci se présente je me considère comme lié d'honneur envers lui puisque c'est son désistement qui a assuré mon élection. » Croyez donc bien, cher ami, que si nous nous divisons Jules Janin a plus de chance de passer Cuvillier-Fleury. Cousin le préférera par timidité. Thiers et Mignet parce qu'ils ont d’anciennes camaraderies avec lui. Lamartine18 et Laprade par d'autres raisons et moi-même je serai fort embarrassé, car je lui ai de véritables obligations pour Madame Swetchine.

Vous voyez, cher ami, par la longueur de cette lettre dont je suis moi-même stupéfait le prix que j'attache à ce que nous nous fassions respecter aujourd'hui pour ne pas nous faire par trop dédaigner demain, et ce sentiment, je vous le jure, vit en moi par des considérations que je ne crois pas vaniteuses. L'académie est depuis treize ans le seul corps ou personnages qui ait empêché la prescription morale de prévaloir sur les idées saines et justes. Il faut la maintenir dans ce rôle et il faut y faire entrer pour sa part le catholicisme si outrageusement abandonné partout ailleurs. M. le comte de Chambord retourne à Pharamessse, les princes d'Orléans reconnaissent Philippe-égalité et cherche encore une fois leur couronne parmi les hommes qui ne savent que couper les têtes ; Pie IX ne sait comment faire oublier qu'il a été populaire et ne se console pas du mot de Grégoire XVI19 que vous vous rappelez sans doute : « In casa Mastai anche il gatto é liberale. » Dans ce désastre universel des grandes autorités et des grands exemples, un petit groupe d'hommes a subsisté ayant le droit de couronner des livres, de désigner des noms et de parler au public une fois par an ; ce petit groupe s'est maintenu durant treize ans dans une ligne d'énergie modérée qui a violemment frappé public chaque fois qu'elle s'est montrée sous ses yeux. Gardons, gardons au moins cela et ne le laissons pas descendre jusqu'à l'esprit de coterie fut-ce la coterie de nos meilleurs amis.

Là-dessus, cher ami, j'en finis enfin en vous priant de me jeter respectueusement au cou de Mgr d’Orléans et de me dire si je serais admis à sa et non à Conflans le 25.

 

 

 

Alfred

1Château de Caradeuc, commune de Bécherel (Ille-et-Vilaine), demeure des beaux-parents de Falloux.

2Le château de Maîche, au sud de Montbéliard, près de la Suisse, propriété des Mérode avait été cédé après le décès de Félix de Mérode à l’épouse de Charles de Montalembert.

3Propriété de Charles de Montalembert dans le Doubs.

4Autran, Joseph (1813-1877), poète français. Plusieurs fois candidat à l’Académie française, il était soutenu par les catholiques, son ami V. de Laprade, Thiers et Mignet mais combattu par Guizot et les libéraux, le Journal des Débats et la Revue des Deux-Mondes. Contraint de se retirer devant Octave Feuillet en 1862, il ne sera élu que le 7 mai 1868, en même temps que Claude Bernard.

5Vigny, Alfred, Victor, Comte de (1797-1863). Le célèbre poète romantique avait été élu à l'Académie française le 8 mai 1845.

6Mgr Dupanloup.

7Scribe, Eugène (1791-1861) dramaturge et librettiste français.

8Carné, Louis Joseph Marcein, comte de (1804-1876), historien et journaliste légitimiste ; attaché et secrétaire d'ambassade sous la Restauration ; il s’était rallié à la Monarchie de Juillet. Il fut un de ceux qui collaborèrent au Correspondant dés sa fondation.. Député du Finistère (collège de Quimper) de 1839 à 1848, il appartint au Parti social de Lamartine, puis défendit les intérêts catholiques. Sous le Second Empire, il collabora au nouveau Correspondant, au Journal des Débats, à la Revue des Deux Mondes et à la Revue Européenne. Il était entré à l’Académie le 23 avril 1863.

9Vitet, Louis-Ludovic (1802-1873). Ancien élève de l’École Normale Supérieure, il collabora au Globe et publia divers ouvrages. Élu député de Bolbec (1834), il devint vice-président du Conseil d’État. Le 8 mai 1845, il entra à l’Académie française. Député à la Législative, il siégea avec la droite monarchiste. Il se retira dans la vie privée après le coup d’État. En 1871, il se fit élire à l’Assemblée Nationale. Il publia plusieurs ouvrages dont, De l’état actuel du christianisme en France, en 1867.

10Sacy, Samuel-Ustazade-Silvestre de (1801-1879), écrivain et homme politique français, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque Mazarine en 1836. Fils du célèbre orientaliste, il fut critique littéraire au Journal des Débats où il rédigea une grande partie des articles politiques jusqu'au coup d’état du 2 décembre se consacrant alors uniquement aux questions littéraires. Élu à l’Académie française en 1854, il entra au Sénat en 1865 bien qu’il ait été élu comme opposant au régime impérial.

11Marc dit Saint-Marc Girardin (1804-1873), journaliste et homme politique. Après des débuts comme rédacteur au Journal des débats, il se porta candidat en Haute-Vienne. Élu du centre de 1834 à 1837, il rejoignit la majorité ministérielle de 1837 à 1839. Réélu de 1842 à 1846, puis de 1846 à 1848, il fut membre de la majorité conservatrice. Éloigné de la scène politique après 1848, il poursuivit son étroite collaboration avec le Journal des Débats. Élu à l'Assemblée de février 1871, il fit siégea au centre droit et fut élu vice-président de l'Assemblée en août 1871. Ayant joué, au sein de la droite, un rôle des plus actif à la chute de Thiers, il se sépara du Journal des Débats, rallié à la République, pour entrer au Journal de Paris.

12Feuillet, Octave (1821-1890), romancier et auteur dramatique. Il fut le premier élu à l'Académie à titre de romancier, le 20 janvier 1862.

13Biot, Jean-Baptiste (1774-1862), scientifique. Entré à l'Académie française le 10 avril 1856, il était décédé le 3 février 1862.

14Littré, Émile Maximilien Paul (1801-1881), lexicographe, philosophe et homme politique. Célèbre pour son Dictionnaire de la langue française, sa candidature en 1963 fut âprement combattue par Mgr Dupanloup qui lui reprochait son athéisme. Il sera néanmoins élu le 30 décembre 1871, ce qui avait amener Mgr Dupanloup à donner sa démission en signe de protestation.

15Vigny, Alfred, Victor, Comte de (1797-1863). Le célèbre poète romantique avait été élu à l'Académie française le 8 mai 1845.

16Sanson de Pongerville, Jean-Baptiste (1782-1870, poète. Décédé le 22 janvier 1870, il avait été élu en 1830 au siège de Lally-Tollendal.

17Jules Janin (1804-1874), écrivain et critique dramatique. Auteur prolifique, il collabora à de nombreux périodiques. Il sera élu le 7 avril 1870 à l’académie française.

18Lamartine, Marie-Louis-Alphonse de Prat de (1790-1869). Poète, écrivain et homme politique. Entré comme légitimiste à la chambre des députés sous la Monarchie de Juillet, il s'était très vite rallié à la république. Il œuvra en faveur d'un gouvernement provisoire dont il fut l'un des personnages les plus importants avant de perdre très vite sa popularité.

19Bartolomeo Alberto Cappellari (1765-1846), évêque de Rome il devint pape sous lme nom de Grégoire XVI en 1831.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «9 octobre 1863», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1863,mis à jour le : 14/04/2021