1879 |
10 décembre 1879
Charles-Albert Costa de Beauregard à Alfred de Falloux
La Motte-Servolex, Savoie, ce 10 décembre [1879]
Monsieur le comte,
J’ai trouvé dans les papiers de ma grande tante, Mademoiselle Stéphanie de Virieu1, des notes intéressantes sur son père, député aux États généraux de 89 et tué en 1793 au siège de LyonVirieu2.
Le bon saint évêque d’Orléans3, l’année dernière, pendant les quelques jours qu’il a passés ici avant d’aller à La Combe4, m’engageait à réunir ses souvenirs. Il pensait, que d’utiles enseignements se dégageaient de la vie du comte de Virieu, si noblement remplie et coordonnée par une mort héroïque.
Ma tâche est avancée mais pour la compléter je voudrai rattacher Mademoiselle de Virieu à Madame Swetchine. Ce serait mettre mon livre, à la fois sous votre patronage, Monsieur le comte, et sous la garde d’un grand souvenir.
Vous souvenez-vous assez de Mademoiselle de Virieu et de ses relations avec Madame Swetchine pour m’aider à dire ce qu’était ces relations ?
Votre bienveillance si encourageante remplace l’embarras et le scrupule que je devrais éprouver de m’adresser ainsi à vous, par le sentiment d’une vive gratitude.
A ce sentiment se joint, Monsieur le comte, celui du profond respect dont je vous prie de vouloir bien agréer l’expression.
Costa de Beauregard
1Virieu, Stéphanie de (1785-1873), artiste peintre et sculptrice.
2Virieu François-Henri, marquis de (1754-1793), militaire et homme politique français, d'abord favorable aux idées de la Révolution française, il la combattit par la suite.
4Situé en Isère, le château de La Combe de Lancey était le domaine d’Albert du Boys (1804-1889, magistrat et historien. Il était un proche de Mgr Dupanloup qui y était venu séjourner à plusieurs reprises.
